Généalogie

Patronymes, Origine et localisation

GODEFROY-GODEFROID-GODFROID

Origine linguistique du patronyme.

Les invasions germaniques qui frappent la Gaule aux IVème et Vème siècle, provoquent l’engouement pour les noms Francs. Le système des dénominations germaniques est en grande partie constitué de noms composés de racines flatteuses : HROD-BERT « glorieusement brillant » qui donnera ROBERT ou encore BERIN-HARDT « ours fort » qui deviendra BERNARD et enfin pour ce qui va nous concerner GOD (Dieu), et HART (dur), deviendra GODARD ou GODART.
Au IXème siècle, la quasi-totalité du nord de la France a adopté un nom d’origine germanique.
　

Le Franc Clovis, s'est fait baptiser à Reims en 496. « Pour devenir Roi des Francs, j'ai épousé Clotilde et il m'a fallu devenir catholique ». Nicolas Sarkozy lui répond : « Moi c'est pareil ! J'ai épousé Carla et je suis devenu cathodique !»                                     © First Editions

Aujourd’hui des patronymes comme RICHARD « qui règne fort », ROBERT, BERTRAND, le «brillant corbeau» ou BERNARD ont devancé des noms tels que DUPONT, parmi les patronymes français les plus courants !!

Lors de la formation des noms de famille entre le XIIe et le XVe siècle, les noms individuels furent donc choisis, souvent retrouvés comme prénom ou patronyme. Par exemple, pour les noms d’origine germanique, on rencontrera RICHARD, BERTRAND, BERNARD, ROBERT, RENAUD, etc.

Il en est de même avec notre patronyme qui est plus que flatteur :
                  GODAFRID : GOD = DIEU + FRID = PAIX.

Les variantes sont multiples :

GODEFROY est surtout porté en Normandie (50, 76), GODEFROI (86, 89, 44), GODEFROID et GODEFROIDT (59, 62), GODEFROIX (33), GODEFROOD(T) (59), GODFROI (72, 49), GODFROID (59, 54), GODFROY (54, 08).

GEOFFROY, patronyme fréquent en Bourgogne et en Lorraine ; variantes : GEOFFRAY (38, 69), GEOFFREY (07), GEOFFROI, GEOFFROID, GEOFFROIS.

Diminutifs de GODEFROY: GODEFRIN (02), GODFRIN (57, 55) et GODFRIND (59) ; GODFIN ou GODEFIN (27, 76). C'est une forme contractée de GODEFRIN, hypocoristique du nom de personne GODEFROY. Variantes : GODEFRAINT, GODFRAIN, ainsi que GODFRIN (57, 55) et GODFRIND (59).

Quelques GODEFROY, GODEFROID, GEOFFROY médiévaux célèbres

　

Godefroy de Bouillon

Je reviendrai dans un essai sur l'histoire des GODEFROID de l’époque parmi les plus importants, sous les différentes variantes patronymiques entre le XIe et le XIIIe Siècle (voir Histoire-GODEFROID). Les seigneurs « guerriers » : - les GODEFROID de Basse-Lotharingie et des Ardennes dans les années 900-1100. - et GODEFROY de Bouillon (1058 ?-1100), notamment duc de Basse-Lotharingie (en 1087), qui mena la première croisade jusqu’à Jérusalem.

Par contre, deux Saints portent le nom :

- GODEFROY ou GEOFFROY, évêque d’Amiens (1066-1115), fêté le 8 novembre.

- GODEFROY ou GODEFROI de Cappenberg (en Westphalie), fêté le 13 janvier.

En Surfant sur Google, en mars 2009, les GODROID qui apparaissent dans les premières pages sont les suivants:

Bibiane de nationalité belge, née à Wavre, en Brabant wallon, journaliste, après passages à RTL télévision, canal J, Canal+ et France 2, elle devient directrice générale des programmes de M6, réalisatrice de nombreux programmes de téléréalité 　 http://www.ecrans.fr/La-tele-pour-realite.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Bibiane_Godfroid

　

Thierry de Verviers, Belgique, champion de motocross et de super moto. http://www.motoverte.com/site/thierry-godfroid-en-piste-22274.html

　

Nadine PDG de Atalansat à Nantes, PMI spécialisée dans les traitements biostatistiques (essais et banques de données cliniques et statistiques, biothèques et patients, etc.). 　 http://www.netpme.fr/temoignages/52-nadine-godfroid-dirigeante-atlanstat-nantes-44.html http://www.atlantic-biotherapies.com/newsl/n_newsl_view.php?lid=33

　

Jean Préfet hors cadre, directeur général de l'ANAEM (Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations), ancien directeur de l'architecture à la ville de Paris de 1986 à 1993. http://lannuaire.service-public.fr/services_nationaux/etablissement-public_165873.html

Sans images :

Odette
Aquarelliste, née à Malonne (Be)
http://www.artactif.com/ogodfroid

Frédéric
Chef d’entreprise SA Chauffage GODFROID, Charleroi
http://www.linkedin.com/pub/fr%C3%A9d%C3%A9ric-godfroid/10/828/434

Jacky
« GODFROID Sports » de Saint-Hubert, un petit-cousin
http://pagesdor.truvo.be/Sport_(Articles_de)_-_Dét./Godfroid_Sports/Saint-Hubert/fr_BE_YP_FREE_2061864_0000_996830_7735_00000
http://www.ftlb.be/Fr/sport-loisirs/velo-vtt/fiche.php?spo_id=26

Ivan O.
Écrivain gothique, médecin-psychiatre belge
http://en.allexperts.com/e/i/iv/ivan_o._godfroid.htm

Et… il y a une rue GODEFROID à Namur :
　

Etc…..

Origine de mes ancêtres GODFROID, dits de « Cielle ».
　

Les personnages tirés de « Google images » en tapant GODFROID, ne révèle que des belges particulièrement des wallons. Nadine GODFROID est ma fille, donc entre dans l’épure. Je ne connais pas la généalogie de Jean GODFROID, mais le scénario risque d’être le même.
Comme je l’ai signalé dans l’introduction, notre ascendance est donc localisée en Wallonie, plus exactement dans la Province de Luxembourg, en plein sur le Plateau de l’Ardenne, depuis le minuscule village de Cielle à la petite ville de Saint-Hubert (encadrement en bleu dans la carte ci-jointe). Ce sont mes arrière-grands-parents GODFROID/ RENARD qui ont migré vers les années 1885 d’un Saint à l’autre, de Saint-Hubert à Saint-Mandé (94), vague de migrations de belges et de suisses de l’époque (voir l‘onglet « Chroniques », saga des LEROUX, chronique II-3 et « Histoire des Godfroid-Godefroy».

Les GODFROID dans le monde

Dans la base « www.geneanet.org », nous sommes 726 répertoriés dans le monde, par cet organisme chiffre indicatif à comparer à d’autres patronymes dans la même base. C’est en fait un nombre très faible. En voici les éléments qui confirment la forte concentration en Belgique, presque 50%, suivie par la France.
　

Dans la base de données US « ancestry.com », 954 « GODFROID » sont répertoriés dans les arbres généalogiques « One World Tree », sous propriété de marque du site donc payant, même pour obtenir une date de naissance. La majorité est donc issue du Canada et des USA.

Nous pouvons donc y rencontrer phonétiquement parlant des GODFROÏDE (prononcé à l’américaine). Il faut dire que la première fois où j’ai entendu mon patronyme avec cet accent, j’ai marqué quelques secondes avant de réaliser que j'étais concerné. ! J’y ai même trouvé deux GODFROID ayant sévi, en Virginie, pendant la Guerre de Sécession, du mauvais côté, celui des Fédérés.

En France

Nous possédons la répartition géographique par départements qui confirme le nombre très limité de GODFROID-GODEFROID. Seulement 243 naissances en un siècle, c’est peu ! Les GODEFROID sont un peu plus nombreux.

Les naissances en France

Si on analyse plus finement la répartition, c’est le Nord, industriel qui a attiré initialement les GODFROID, mais aussi les GODEFROID en y ajoutant le Pas-de-Calais et la Meuse, le berceau, et la région parisienne. Les GODEFROID un peu plus nombreux et plus dispersés doivent avoir un patronyme qui a évolué par rapport à GODEFROY. GODEFROI est dispersé probablement par modification des orthographes. Quant au patronyme GODFROI, il suit l’évolution d’un groupe familial limité avec les 6 naissances en Indre-et-Loire en 1941-1966.

Les naissances des GODEFROY sont beaucoup plus nombreuses et très dispersées, 9 620 naissances en un siècle, mais concentrées en Normandie, dans la Manche et la Seine Maritime. De même pour les GODFROY (1397 naissances) mais localisées aussi en Ardennes, Meuse et Marne, probablement par variante de GODFROID.
Quant au patronyme GODFROIT, il apparaît deux individus entre 1941 et 1990 dans la région parisienne nom créé probablement par un officier d’Etat civil presbyte.

GODFROID est donc au 13 978^e rang des noms de famille en France.
　

De la fantaisie des états civils

Notre patronyme a été sujet à évolution ; on trouve des orthographes variables dans ma propre généalogie, dans l’ordre de la descendance directe de père en fils, depuis la 6^e génération. La variabilité résultera de la fantaisie des officiers d’état civil, mais les intéressés eux-mêmes y participeront. Ci-dessous, la liste décroissante de mes ancêtres de la branche GODFROID.

Fin du 17^e siècle
Fiacre (Fiacrius en latin) GODEFROY ou plus exactement GODEFROŸ, sera orthographié tel quel à son mariage (1718) avec Marie-Thérèse LATOUR et orthographié GODEFROID au décès de celle-ci.

Mi-18^e siècle
Alexis GODEFROŸ °1752 (baptême), deviendra GODEFROID à son mariage où il signe A. GODFROŸ (!) ; puis Alexis GODEFROID à la naissance de son fils Alexis Joseph qui sera orthographié GODEFROY (!) où il signe à nouveau A. GODFROŸ ; on le nommera Allexis GODEFROID à son décès. Dans tous les actes, Alexis signera obstinément A. GODFROŸ

Début 19^e siècle
Alexis Joseph GODEFROY, °1809, sera orthographié GODFROID à la naissance de Jean Henri, un de ses fils, qui héritera de cette orthographe.
Son frère Jacques Joseph GODEFROID, °1813, est orthographié GODEFROY, comme son père.

L’orthographe se fixe à partir de la mi-19e siècle

Fin 19^e siècle
Jean Henri GODFROID °1885

Début 20^e siècle
Jean Ferdinand GODFROID °1913

Fin des années 30
Jean-Jacques GODFROID

La lecture des vieux documents écrits à la plume est souvent laborieuse. Les registres paroissiaux marchaient plutôt à « la phonétique » avec une orthographe libre, seule la prononciation est alors à retenir. Il a donc fallu établir des normes de recherche phonétiques pour l’informatique.
L’agnat le plus ancien (en attendant mieux) de nos «GODFROID» est donc «Fiacrius GODEFROŸ». Voici un échantillon de l’extrait de mariage devenu

«Fiacre GODEFROID» au décès de son épouse, Marie-Théfèse LATOUR.
　

Le document concernant le baptême d’Alexis, son fils confirme les observations du document précédent.

　

Extrait de l’acte de baptême (confus, il renferme des ratures) d’Alexis, un des enfants. On observe un tréma sur le mois de « maÿ » et « Fiacrius » devient « Fiascÿ » (bizarre), avec toujours les trémas sur les « y ».

La voyelle finale est bien un « Y » stylisé, à boucle inversée ou non, avec un tréma qui est retrouvé dans les écrits antérieurs au 19^e siècle.

Voici, ci-dessous, à nouveau un exemple de la confusion des orthographes en dépit du fait que les actes, après la révolution, soient bien cadrés

De fait, aujourd’hui, le y tréma est une lettre utilisée pour prononcer le y seul, et non en tant que diphtongue, avec la lettre qui le précède (un a ou un o). Il est à noter que le ÿ ne se retrouve que dans des noms propres (et leurs dérivés).

Mais, à mon avis, il s’agit chez nos ancêtres, plutôt d’une coquetterie … Dans les actes on retrouvera des  « moÿ » (moi), des « maÿ » (mai) à l’ancienne ..

Quelques noms propres portent aujourd’hui des « ÿ » : L’Haÿ-les Roses dans la région parisienne, Aÿ, chef lieu de canton de la Marne, l’ile de Croÿ en Bretagne, Moÿ-de-l'Aisne. Dans ce dernier cas, localement, je sais qu'on prononce bien Mo- i ou y-.

Des patronymes comme GHŸS et LOUŸS doivent être rescapés de l’écriture ancienne, ces trémas pouvant facilement disparaître d’un acte d’état civil à l’autre.

Nous l’avons perdu, nous les GODFROID, en route : peu de patronymes ont dû résister à l’usure (ou à la paresse !).

Bibliographie

http://www.genealogie.com/v2/editorial/article.asp?id_article=593

http://www.geopatronyme.com/cdip/originenom/prenoms.html

http://www.lexilogos.com/noms_famille.htm

http://fr.wiktionary.org/wiki/%C3%BF

http://www.francegenweb.org/~standard/index.php?page=lieu_caractere   

Remerciements

René GODFROID, mon cousin de la lignée des « GODEFROY de Cielle », m’a fourni les données généalogiques du haut de notre ascendance, ainsi que les photocopies des actes originaux. Qu’il en soit mille fois remercié.

Réalisation : Xiaoqiu ZHANG